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Interview : Nos féminines à l'honneur | Partie 2/2



Après la première partie de l'interview publiée hier, nous vous proposons de découvrir la suite de notre entrevue avec Manon Le Scodan, Isabella Llewellyn-Jollie, Rita Margerit et Louise Apertet (photo).


5- Un souvenir particulier vous a marqué dans le début de votre carrière de joueuse ?
 

Manon Le Scodan : J’ai beaucoup de souvenirs, avec par exemple des tournois disputés lorsque nous étions petites et notamment une compétition avec des joueuses d’autres pays, les worlds selects. Parmis les images marquantes que je garde, il y a également le Championnat du Monde U18 en 2019 que nous avons remporté et qui nous a permis de décrocher l'accessoin en Division supérieure. La seconde, cette même année, où j'ai remporté, avec les garçons du HC 74, le championnat de France U15. Ce sont des moments inoubliables. 

Isabella Llewellyn-Jollie : J’ai beaucoup de bons souvenirs dans le hockey, tous les déplacements, tournois et matchs effectués tout au long de ces années.
Mais les meilleurs ont été les worlds selects. J'ai eu la chance d'y prendre part deux fois dans la même année : une première fois à Chamonix avec l’équipe du SHD global, il y avait des joueuses russes et américaines. On a été jusqu’en finale, puis une deuxième fois avec les France selects, à San Sebastian en Espagne. J’ai aussi était en République Tchèque, en mars dernier, et au Canada en Février 2018. C'étaient de belles expériences ! Malheureusement, à cause du COVID, de nombreuses autres occasions ont été gâchées, comme les Championnats de France U15 avec le HC 74, l’European Cup avec l’Équipe de France, etc... Il y en aura d'autres, que j'ai hâte de découvrir !

Rita Margerit : Oui... C'était une période assez difficile. J’ai commencé le hockey tard, à l’âge de 10 ans... Pour rattraper ce démarrage tardif, j’ai du m’entraîner avec des catégories inférieures (U7 et U9), alors que j’aurais préférer jouer avec ma catégorie d'âge, les U11 deuxième année… De plus, j’étais très grande pour mon âge, ça n'a pas été facile psychologiquement… Il a fallu s’accrocher ! Mais me voilà désormais en Bleue !

Louise Apertet : J’ai fait un stage à Vaujany, il y avait des joueuses de l’Équipe de France ! À la fin du stage, Lore Baudrit m’a donné sa crosse dédicacée, elle est actuellement accrochée dans ma chambre, et c’est un moment qui m’a marqué lors de mon « début de carrière de joueuse ». Je ne l'oublierais jamais !

6- Vous avez été sélectionnées par l'Équipe de France. Quel sentiment ça vous apporte de porter ce maillot bleu ?
 

Manon Le Scodan : À chaque fois que je reçois une sélection, je suis contente de pouvoir aller m’entraîner avec d’autres filles et de porter ce maillot très symbolique de l’Équipe de France. C’est vrai que ça met une pression, mais une pression positive, on doit se donner à 200% pour pouvoir être à la hauteur !

Isabella Llewellyn-Jollie : Même si c’est un peu compliqué, puisque je n’ai toujours pas ma nationalité française, c’est toujours une fierté de porter le maillot de l’Équipe de France. Le fait de jouer avec d’autres filles venues de la France entière, c’est vraiment spécial ! Je suis toujours ravie d’aller en sélection quand je suis convoquée !

Rita Margerit : Récemment convoquée au sein du collectif France, je suis fière de porter le maillot des Bleues, même si on a toujours une certaine appréhension de ne pas être à la hauteur. Il faut savoir garder confiance en soi et en son hockey ! 

Louise Apertet : Je porte ce maillot bleu avec fierté, je suis tellement contente de pouvoir représenter la France dans un sport collectif. C'est une fantastique fierté !

7- Vous jouez parfois des rencontres avec les garçons, quel est le comportement de ces derniers sur la glace avec vous ?
 

Manon Le Scodan : C’est toujours un plaisir de jouer avec les garçons, même si ça devient très physique dans certaines catégories. Je trouve néanmoins que les garçons sont très respectueux avec nous. Ils évitent de nous mettre des grosses charges, qu’ils se mettent entre eux. Et si toutefois, on vient à s’en prendre, je peux compter sur les garçons de mon équipe pour me venger au shift suivant ! C'est aussi la solidarité d'une équipe ! 

Isabella Llewellyn-Jollie : Personnellement, j’aime le côté physique, même si je n’ai pas forcément le plus gros gabarit. Le comportement qu’ils ont dépend des garçons, et de l’âge. Avant, ils ne faisaient pas attention, pas de distinction, ce que j'appréciais, puisque, j'étais tout à fait capable, comme eux de jouer physiquement. Mais, avec l’âge ils font beaucoup plus attention, puisque les gabarits évoluent et les différences se creusent. Ils grandissent plus que nous, et ça devient compliqué de rivaliser physiquement.

Rita Margerit : La plupart de temps, les adversaires masculins contre qui j’ai joué sont bienveillants et indifférents. Paradoxalement, c’est en jouant des rencontres 100% féminines que j’ai été le plus confronté à des insultes sexistes...

Louise Apertet : Les garçons sont souvent brutaux en voyant des filles faire du hockey, ils n’ont pas beaucoup de pitié… C’est pour ça que nous, les filles, nous devons être plus rapides, plus fortes physiquement pour recevoir les charges. Il faut savoir s'adapter aux situations de jeu.

8- On le voit aujourd’hui dans de nombreuses disciplines comme le football, le handball ou le basket. Le sport féminin est en pleine expansion ! Quel est votre avis sur le développement du sport féminin ?
 

Manon Le Scodan : Je suis ravie que le sport féminin se développe. J’espère qu’il va continuer à grandir et va pousser d’autres filles à s’inscrire dans des clubs pour faire du sport, s’amuser, rencontrer de nouvelles personnes. Je concluerais en disant que l'important est de garder le sourire... Toujours... C’est l’essentiel !

Isabella Llewellyn-Jollie : Je trouve ça génial que le sport féminin commence à avoir la reconnaissance qu’il mérite. Même si il y a encore de nombreux progrès à faire. Ça fait vraiment plaisir de voir de plus en plus de filles dans le domaine sportif. J’espère que ça continuera d’évoluer.

Rita Margerit : Je fais partie en parallèle d’un autre projet, « le projet olympisme » où je travaille justement sur la place de la femme aux Jeux Olympiques, et plus largement dans le sport ! C'est une chose capitale pour moi et j'essaie de m'investir au maximum pour permettre au sport féminin de continuer à évoluer !

Louise Apertet : Je pense que le sport féminin est en train de se développer, les filles sont beaucoup moins payées en NWHL qu’en NHL par exemple. À mon sens, c'est un développement nécessaire ! Il y a quelques années, à la télévision, qu’est ce que on pouvait trouver ? Du football masculin, du rugby masculin, etc... Désormais, on peut voir du foot féminin, du rugby féminin... Je pense que c’est un bon début. Vive le Sport Féminin !!!

Merci à nos 4 championnes pour leur temps !

Reste à les féliciter et à leur souhaiter une excellente saison sportive !

Bravo et merci les Filles ! 

#HC74